Publié le Un commentaire

Jean 2.1-12 : Le Premier Signe

Spéculation spirituelle et personnelle sur l’évangile de Jean

Le texte biblique

L’évangile de Jean se distingue des 3 autres évangiles par sa composition, son ordre, son style et ses sources.

Faut-il s’attarder à l’apparence des choses ? Voici le récit du premier miracle : Jésus change l’eau en vin. Bizarre de choisir comme premier signe, non pas quelque chose qui guérit ou illumine ou soulage mais quelque chose d’utilitariste et plutôt superficiel comme faire du vin avec de l’eau pour une fête. Jésus est l’invité parfait ! 😉 Il va vous faire des économies ! Quel est vraiment l’intérêt de ce récit ? Car à première vue, il est plutôt décevant, en plus Jésus à l’air d’ignorer sa mère.
L’indication de temps est à prendre comme mouvement dans un accomplissement symbolique (surtout chez Jean).
1er mouvement : Jésus est baptisé par Jean le Baptiste
2ème mouvement : Jésus constitue sa première équipe de disciples
3ème mouvement : jésus peut commencer son œuvre.
Tel que le récit nous le présente, Jésus avait peut être pensé à une autre entrée en matière : “Que veux-tu , femme, mon heure n’est pas encore venue !”. Il se heurte à l’impatience de sa mère qui connait ses capacités, sa nature et son pouvoir. Elle vient jouer un peu les trouble-fêtes dans le plan de Jésus. Elle aussi apprend son nouveau rôle, et là on est en face d’une résurgence de l’ancienne Marie, celle qui est encore attachée aux us et coutumes, à la pression culturelle et sociale. Mourir pour renaître ne se fait pas en un claquement de doigt mais demande un cheminement long, rigoureux et persévérant. Jésus, donc, cède à sa mère qui cède à la pression. Sa mère intervient à la manière de Jean le Baptiste : elle prépare le terrain, retient l’attention pour que la Parole soit entendue : “Quoiqu’il dise, faites-le”. Sa mère porte l’appel de la foi. La foi, la confiance (et non la soumission et la crédulité) semblent être des éléments important pour la réussite du signe/miracle. Ce n’est pas “Regarde comme je fais des choses magnifiques”, c’est “Permet-moi de faire des choses magnifiques”. Jésus n’est pas un bateleur entourloupeur. Sans la foi/confiance le signe n’occurre pas et grâce à elle, Jésus ne peut refuser de l’exécuter. Il s’exécute donc et répond à l’appel. Et il en profite pour glisser un enseignement : “le bon vin ne vient pas forcément au début”, autrement dit dans la vie spirituelle, les meilleurs vins sont à la fin. Son premier signe renverse une habitude, sort des usages, pour avoir une portée symbolique pour que ceux qui comprennent voient et entendent. Souvent Jésus vient perturber le cours des choses, chez nous on dirait que c’est un anarchiste, un empêcheur de tourner en rond, un gars qui remet tout en cause tout le temps, limite blasphémateur surtout contre l’Ordre établi par les Hommes.
D’habitude, on profite du trouble alcoolique pour fournir du vin de moins bonne qualité, mais avec Jésus, il n’y a pas d’abus de position, il n’y a pas de tricherie sur la marchandise, il n’y a pas d’exploitation de la faiblesse. Le pire c’est que le maître de maison, qui n’avait plus de vin, trouve encore à y redire parce qu’on aurait du le donner au début !!! Les Hommes sont vraiment ingrats !
Peut être que Jésus a voulu dénoncer là une vilenie humaine (servir du mauvais vin quand les convives sont gris) ou encore montrer qu’il faut savoir bousculer ses habitudes pour y voir clair, ou bien alors montrer qu’avec lui le bon vin est à la fin.
Avec Jésus, il y a du bon vin tout le temps, pour tout le monde, du début à la fin. Le bon vin s’apprécie, se goûte, se déguste, invite à la découverte, à la concentration, à l’ouverture des sens… Il est comme la Parole. Le bonheur n’est pas l’ivresse de la quantité, l’ivresse des mots mais dans la subtilité de l’Enseignement, la profondeur du message.
La Parole s’apprécie comme le bon vin, celui qui ne sait pas apprécier passe à côté d’une pure merveille.
Avec la Parole comme avec le bon vin, il faut se mettre en situation d’écoute, d’éveil, de réception…

<- Jean 1.35-51 Les premiers disciples

Jean 2, 13-22. La Purification du temple ->

Publié le Un commentaire

Jean 1.35-51 Les premiers disciples

Spéculation spirituelle et personnelle sur l’évangile de Jean

Le texte biblique

L’évangile de Jean se distingue des 3 autres évangiles par sa composition, son ordre, son style et ses sources.

2 des disciples de Jean le Baptiste le quittant pour suivre Jésus, sous la bénédiction de leur Maître (au sens de l’enseignement et non de la soumission). S’en suit une suite de questions-réponses plutôt énigmatique : “Venez et vous verrez”. Jésus incite ainsi à 2 choses :
– lui faire confiance
– voir par soi-même
Ce n est donc pas une confiance sans preuve, crédule et servile à laquelle Jésus nous appelle. Mais c’est une confiance nécessaire à l’expérience, il nous invite à pénétrer par nous même sur le chemin avec lui comme Maître et guide, comme initiateur. Le premier pas, c’est à nous de le faire, nous sommes maître de notre destin. Il nous aime, il nous veut donc libre et responsable. Nous ne sommes pas obligés, nous avons le choix. L’enseignement commence toujours par la volonté et la disposition de l’étudiant.
Jésus n’est pas un charlatan, il ne séduit pas par le langage, il parle sobrement et invite à constater par nous-même. Il nous invite à quitter la crédulité passive. On pourrait traduite “Venez et vous verrez” par “faites moi confiance et je vous enseignerai”.
L’indication de la 10eme heure m est encore obscure. Peut être un nombre symbolique ?
On ne connais que l’un des 2 disciples de Jean-le-Baptiste : André, qui va lui même aller chercher Simon (-Pierre) (Céphas). Puis Jésus trouva Philippe qui lui même trouva Nathanaël. Le 1er groupe serait alors composé de 5 disciples. Cet épisode est différemment conté que dans les évangiles synoptiques (Mt, Lc, Mc). Pourquoi ? Peut être pour signifier avec plus de force la transmission de Jean-Le-Baptiste vers Jésus…(?) De plus, dans cet évangile, les disciples ont un rôle actif : Jésus finalement ne convainc directement “que” Philippe. L’argument est toujours le même : “Viens et Vois”. Il a un grand respect et une grande confiance en la capacité des Hommes à comprendre par eux-même sans soumission. Le dialogue avec Nathanaël montre que Jésus convainc les sceptiques par l’exemple, le fait, la preuve, l’œuvre. Il ne s’impose pas par la violence et ne soumet pas. Ce dialogue montre aussi les qualités particulières des disciples : “Voici un véritable israélite sans artifice”. Autrement dit : “voici quelqu’un qui est sincère dans sa vie spirituelle et qui ne gâche pas sa connaissance avec des faux semblants, par des distinctions humaines, par des atours et des subterfuges de ce monde. Voici quelqu’un qui possède l’éthique de sa connaissance.
Vient ensuite une promesse bien mystérieuse de Jésus. Cette image impressionne les crédules et interroge les cherchants (ceux qui ont des oreilles…) : “vous verrez le ciel ouvert et les anges de dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme”. C’est évidemment une image symbolique. Aujourd’hui, je la comprend comme “vous verrez l’inspiration divine de l’Esprit Sain(t) en action dans mon œuvre” ou “vous comprendrez ce qui se passe quand j’œuvrerai”, “vous verrez ce qui se passe derrière le voile des ‘apparences” …
L’appellation “Fils de l’homme” me semble d’une haute importance. Non pas que Jésus fasse de la fausse modestie ou de l’humilité hypocrite. Je crois que c’est là le véritable sens de son œuvre : montrer ce que l’Homme peut engendrer. Il est l’Homme accompli. L’étoile vers laquelle se diriger pour s’accomplir en tant qu’humain.

<- Jean 1.29-34 L’Agneau de Dieu

Jean 2.1-12 : Le Premier Signe ->

Publié le Un commentaire

Jean 1.29-34 L’Agneau de Dieu

Spéculation spirituelle et personnelle sur l’évangile de Jean

Le texte biblique

L’évangile de Jean se distingue des 3 autres évangiles par sa composition, son ordre, son style et ses sources.

Selon Jean, Jésus est l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du Monde. Déconnectée de la globalité de l’Enseignement, cette dénomination du “péché du Monde” est culpabilisante, humiliante, voire manipulatrice. Cela voudrait dire, que nous sommes que de vulgaires pécheurs et qu’il faudrait alors renoncer à soi pour plaire à Dieu. Je ne peux pas croire qu’un Dieu d’Amour veuille ça de nous. S’il nous aime, pourquoi voudrait il que nous soyons soumis ? Pourquoi voudrait il que nous soyons passif uniquement ? Sortons de la culture de soumission et de culpabilité du dogme religieux, castrateur et dominateur.
“Jésus enlève le péché du Monde” peut être vu ainsi : Jésus permet aux Hommes de s’émanciper de ce monde, d’échapper à la brutalité fatale. Il nous montre qu’il existe une autre voie que celle de l’égoïsme, de la lutte contradictoire des intérêts particuliers, de la loi du plus fort, de la matière qui maîtrise l’Esprit. Jésus nous ouvre la voie de l’Esprit maître de la matière, la voie de la Sagesse, de la vie en Esprit, de l’intelligence altruiste. Il nous donne le choix. Il nous ouvre au choix. Il nous sauve du binaire qui caractérise ce monde pour nous élever au ternaire qui caractérise l’Esprit, la maîtrise, la création synthétique…
Jean dit qu’il ne connaissait pas Jésus avant, alors qu’ils sont cousins ! alors pourquoi dit il celà ? Est ce important ? Est ce là que nous devons établir la véracité du propos ? Ou est ce dans l’esprit du propos que nous devons chercher à établir la Vérité ? Sur quoi fonder le vrai témoignage ? Sur le fond ou sur la forme ? Sur le Réel ou sur l’Esprit ? Assurément l’Esprit ! Les choses de ce monde, de la culture de la matière, ne peuvent témoigner des choses spirituelles. C’est une question de système, de culture. Nous ne sommes pas dans un domaine historique ou scientifique mais spirituel donc symbolique.
Jean baptise par l’eau, Jésus par l’Esprit Sain(t). Jean prépare, il purifie, il offre la purification à ceux qui le souhaite. Il est la porte. Là encore, il faut sortir de la culture de soumission et de culpabilité. Il vient opérer les premières transformations nécessaires pour que l’Enseignement de celui qui vient (Jésus) puisse être efficace. Jean nous apprend à nous ouvrir, à accueillir, à nous libérer du poids de la culture ambiante, du “Main Stream” et de l’emprise du binaire. Jésus fait descendre sur nous l’Esprit Saint. Il ne s’agit plus de nous purifier mais d’entrer dans une nouvelle ère de l’Humanité, un autre âge, un autre degré ou niveau. Il s’agit de nous apprendre à vivre en Esprit pour faire un Homme nouveau : l’Homme Sage. Il n’est plus question d’humilier par la culpabilité mais d’appeler à la transformation de soi et du monde, à l’action, à la maîtrise.

<- Jean 1.19-28 – le témoignage de Jean

Jean 1.35-51 Les premiers disciples ->

Publié le 2 commentaires

Jean 1.19-28 – le témoignage de Jean

Spéculation spirituelle et personnelle sur l’évangile de Jean

Le texte biblique

L’évangile de Jean se distingue des 3 autres évangiles par sa composition, son ordre, son style et ses sources.

Jean baptise. Il a une action spirituelle en dehors de l’autorité religieuse d’alors. Ce qui par nature remet en cause cette autorité. Celle-ci s’en inquiète et envoie des émissaires pour en savoir plus, non pour comprendre et s’enrichir mais pour étouffer et confondre.
Jean explique son rôle : il aplani le chemin du Seigneur. Explication qui peut être rapprochée de la parabole du Semeur : Jean est celui qui prépare la Terre (l’Homme) pour qu’elle puisse être féconde à la Semence (la Parole). Il prépare les cœurs. Cette préparation consiste à se mettre en situation d’accueil, d’ouverture à la Parole, l’Enseignement.
Les Hommes (les pharisiens du texte) veulent entendre des réponses qui correspondent à leur façon de voir, à leur organisation, leur référence, leur dogme, leur doctrine, leurs institutions. Mais Dieu, de part sa nature ne peut se manifester dans le cadre restreint des institutions humaines. Les Hommes veulent des réponses qui les justifient, les légitiment, des réponses qui ne les remettent pas en cause, des réponses conservatrices. La Parole, par nature, transforme, remet en cause, révolutionne.
Les Pharisiens attendent un messie, leur messie. Mais enfermés dans leur désir et leur doctrine ils sont incapables de discerner que le Messie est au milieu d’eux. Ce qui serait peut être notre cas si Jésus revenait. Ceci est à rapprocher des Paroles de Jésus invitant à avoir un cœur d’enfant : le cœur neuf, accueillant, spontané, sincère de celui qui apprend. C’est aussi à rapprocher du discours de la méthode de Descartes : Pour voir la Vérité, il faut tout oublier et voir ce qui reste : cogito ergo sum. Pour voir Dieu, il faut oublier les systèmes humains dans lesquels on voudrait l enfermer. De ce point de vue, aucune église ne peut prétendre détenir la seule et unique représentation de Dieu. Aucune ne peut se dire sainte. Dans le cas contraire, elle serait immédiatement dans l’erreur de ces pharisiens, envoyés par les juifs devant Jean pour le confondre.

<- Article Précédent Evangile de Jean 1 – prologue

Article suivant Jean 1.29-34 L’Agneau de Dieu ->

Publié le Un commentaire

Evangile de Jean 1 – prologue

Spéculation spirituelle et personnelle sur l’évangile de Jean

Le texte biblique

L’évangile de Jean se distingue des 3 autres évangiles par sa composition, son ordre, son style et ses sources.


Le Verbe est la transformation de l’Energie et de la Volonté qui prépare ainsi la concrétisation de ce que l’Esprit a conçu. Il est au commencement. Il conçoit, ordonne (dans les 2 sens : mettre en ordre et donner l’ordre) et insuffle.
Il est l’Arbre de Vie de la Genèse (Gn 3.23).
La Lumière est l’animation de la matière, l’énergie de vie.
Le monde ne reconnaît pas ses libérateurs, le monde ne reconnaît pas la Vie. Il lui manque la conscience globale et totale du tout qui est dans tout et la conscience que chaque chose est lié au reste.
Le monde est inconscient, symbolisé par le diable, animé que de ces vils intérêts égoïstes, ainsi l’industrie, la spéculation, les dictatures, le consumérisme, …). Tant qu’il restera inconscient, il ne pourra que rester sourd et aveugle au Verbe.
Le Verbe s’offre, il ne s’impose pas, sinon il n’est plus Amour, et c est à celà qu on le reconnait. Il a laissé les siens libre de le reconnaître ou non. Ceux qui ne l’ont pas reconnu, il ne les a pas exterminé, parce qu il est amour et c est a celà qu on le reconnait.
Ceux qui l’accueille peuvent devenir enfant de Dieu : il peuvent connaître l’Arbre de Vie gardé par le chérubin à l’épée flambloyante à l’Orient.
Le Verbe s’est fait chair pour illuminer le monde. Il a eu besoin d’un préparateur : Jean. Moïse a été le Pape (arcane 5) il a traduit en dogme et en Commandement l’enseignement Divin. Jésus vient éclairer, ouvrir aux cherchants, expliquer, dire le pourquoi à celui qui est à la droite du Pape de l’arcane 5. L’interdit et l’obligation n’ayant pas fait l’humanité meilleure et plus éclairée, Jésus vient pour proposer, encourager à pratiquer les Vertus plutôt que de réprimer les vices.
Jésus nous dit d’aimer plutôt que de nous interdire de tuer.
Jésus nous appelle à la vie en esprit. Là où réside notre unicité. Il ne nous conforme pas à un moule, il ne nous soumet pas à des obligations. Il nous éveille, nous fait confiance. Il veut notre émancipation spirituelle et non notre obéissance.
Obéissance, autorité, commandement, ce sont des mots à bannir pour signifier la Volonté de celui qui Aime.

Article Suivant : Jean 1.19-28 – le témoignage de Jean ->