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Jean 2.23-25 : La foi qui ne suffit pas.

Spéculation spirituelle et personnelle sur l’évangile de Jean

Le texte biblique

L’évangile de Jean se distingue des 3 autres évangiles par sa composition, son ordre, son style et ses sources. Il est considéré comme symbolique. Je présente mon travail spéculatif sur cet évangile particulier.

Dans les traditions religieuses chrétiennes, il existe une dichotomie entre les foi et les actes. Les uns pensent que la foi a la primauté sur les actes, les autres pensent que seuls les actes sauvent. Est ce qu’il suffit de croire pour être sauvé ? Est ce que nos actes rachètent nos fautes ?
Et s’il fallait chercher ailleurs ? Au delà des apparences trompeuses de ce binaire entre foi et acte ? N’y a t il pas un troisième point qui vient tout mettre en lumière et nous sortir de ce binaire ? C’est ce que je crois. Car une démarche sincère de cherchant nous éloigne de ces considérations intéressées. Le cherchant a la foi et agit en conséquence, car c’est l’exigence de la Vérité, c’est par pur amour de la Vérité, de la cohérence , de l’harmonie. Le troisième point qui gouverne le binaire, c’est la quête. Celui qui n’est pas en quête, celui qui n’est pas un cherchant sincère, celui-là n’aura pas la vraie foi et ses actes sont vains. Dés lors que la foi est crédule et les actes intéressés, l’individu est dans l’erreur.
C’est ce que Jésus nous enseigne ici. Ce passage fait penser à la 1ere carte du Tarot : le Un, le Bateleur. Devant ses tours, il y a ceux, crédules, qui s’émerveillent et qui se laisse entourlouper par les apparences et il y a ceux qui veulent comprendre, trouver le truc. Tous sont émerveillés par la prouesse mais les uns s’arrêtent au spectacle de la matière, les autres activent leur esprit pour comprendre. “Il les connaissait tous” signifierait alors que les crédules ne sont que des machines prévisibles, manipulables et sans intérêt. L’enseignement de Jésus s’adresse à ceux sont aspirés par la vie en Esprit, ceux qui veulent comprendre, ceux qui ont des oreilles.

<- Jean 2, 13-22. La Purification du temple

Jean 3.1-21 L’entretien avec Nicodème ->

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Jean 2, 13-22. La Purification du temple

Spéculation spirituelle et personnelle sur l’évangile de Jean

Le texte biblique

L’évangile de Jean se distingue des 3 autres évangiles par sa composition, son ordre, son style et ses sources.

Cet épisode vient au début de l’Evangile de Jean alors que dans les autres évangiles, il vient bien après d’autres qui racontent guérisons, enseignement, réalisations des Ecritures ou annonce de la Passion.
Jean en fait le 4eme mouvement de l’œuvre du Christ. Jésus purifie le Temple, il en chasse ce que les usages, la coutume et le laissez aller, les arrangements des Hommes ont permis. Il chasse du lieu où l’Homme doit se concentrer sur la spiritualité toutes les invasions du matérialisme qui détourne de l’exercice spirituel. C’est une véritable révolte face au pouvoir religieux en place qui a perverti le lieu, détournant les Hommes de la richesse spirituelle que Dieu a à leur donner en dehors de tout pouvoir religieux, car Dieu donne sans passer par une quelconque institution humaine. Cet épisode est à rapprocher avec l’enseignement “On ne peut servir deux maîtres à la fois, Dieu et l’Argent”. Autrement dit, les choses spirituelles sont d’une autre nature que les choses matérielles et poursuivre la réussite et l’accomplissement matériel de l’Homme est incompatible non arrangeable, non-combinable avec la réussite et l’accomplissement spirituel de l’Homme. En effet, la recherche matérielle amène l’Homme à se concentrer en excès sur son ego et ses intérêts particuliers, alors que la recherche spirituelle (déiste ou non) amène au contraire à la fusion avec le Tout, à la conscience globale, à la suprématie de l’intérêt général, à la Passion du Christ.
Jésus, par cet acte, montre à quel point argent, propriété et pouvoir sont incompatibles et hostiles à la vie en Esprit et en Amour, son Royaume n’est pas de ce monde, la vie en Esprit n’a pas d’arrangement avec ce monde d’argent, de pouvoir, de propriété.
Cet acte est violent, comme la violence d’un esprit qui prend conscience. Mais il s’agit de purifier le Temple, de rétablir, de chasser ce qui corrompt, de sauvegarder ce qui contient le secret. Cette nécessité légitime cette violence. Comme celle des résistants au nazisme et au fascisme, comme celle de l’expropriation des grands propriétaires, comme celle des Réformés luttant contre les Indulgences Papales. Jésus nous appelle à défendre ce qui est sacré. En s’assimilant au Temple, il nous invite à nous libérer des leurres de la Religion ou plutôt de la religiosité. Il nous enseigne que nous sommes le Temple, qu’en nous est la vrai résidence de Dieu, que nul ne le possède sinon tous.

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Jean 2.1-12 : Le Premier Signe

Spéculation spirituelle et personnelle sur l’évangile de Jean

Le texte biblique

L’évangile de Jean se distingue des 3 autres évangiles par sa composition, son ordre, son style et ses sources.

Faut-il s’attarder à l’apparence des choses ? Voici le récit du premier miracle : Jésus change l’eau en vin. Bizarre de choisir comme premier signe, non pas quelque chose qui guérit ou illumine ou soulage mais quelque chose d’utilitariste et plutôt superficiel comme faire du vin avec de l’eau pour une fête. Jésus est l’invité parfait ! 😉 Il va vous faire des économies ! Quel est vraiment l’intérêt de ce récit ? Car à première vue, il est plutôt décevant, en plus Jésus à l’air d’ignorer sa mère.
L’indication de temps est à prendre comme mouvement dans un accomplissement symbolique (surtout chez Jean).
1er mouvement : Jésus est baptisé par Jean le Baptiste
2ème mouvement : Jésus constitue sa première équipe de disciples
3ème mouvement : jésus peut commencer son œuvre.
Tel que le récit nous le présente, Jésus avait peut être pensé à une autre entrée en matière : “Que veux-tu , femme, mon heure n’est pas encore venue !”. Il se heurte à l’impatience de sa mère qui connait ses capacités, sa nature et son pouvoir. Elle vient jouer un peu les trouble-fêtes dans le plan de Jésus. Elle aussi apprend son nouveau rôle, et là on est en face d’une résurgence de l’ancienne Marie, celle qui est encore attachée aux us et coutumes, à la pression culturelle et sociale. Mourir pour renaître ne se fait pas en un claquement de doigt mais demande un cheminement long, rigoureux et persévérant. Jésus, donc, cède à sa mère qui cède à la pression. Sa mère intervient à la manière de Jean le Baptiste : elle prépare le terrain, retient l’attention pour que la Parole soit entendue : “Quoiqu’il dise, faites-le”. Sa mère porte l’appel de la foi. La foi, la confiance (et non la soumission et la crédulité) semblent être des éléments important pour la réussite du signe/miracle. Ce n’est pas “Regarde comme je fais des choses magnifiques”, c’est “Permet-moi de faire des choses magnifiques”. Jésus n’est pas un bateleur entourloupeur. Sans la foi/confiance le signe n’occurre pas et grâce à elle, Jésus ne peut refuser de l’exécuter. Il s’exécute donc et répond à l’appel. Et il en profite pour glisser un enseignement : “le bon vin ne vient pas forcément au début”, autrement dit dans la vie spirituelle, les meilleurs vins sont à la fin. Son premier signe renverse une habitude, sort des usages, pour avoir une portée symbolique pour que ceux qui comprennent voient et entendent. Souvent Jésus vient perturber le cours des choses, chez nous on dirait que c’est un anarchiste, un empêcheur de tourner en rond, un gars qui remet tout en cause tout le temps, limite blasphémateur surtout contre l’Ordre établi par les Hommes.
D’habitude, on profite du trouble alcoolique pour fournir du vin de moins bonne qualité, mais avec Jésus, il n’y a pas d’abus de position, il n’y a pas de tricherie sur la marchandise, il n’y a pas d’exploitation de la faiblesse. Le pire c’est que le maître de maison, qui n’avait plus de vin, trouve encore à y redire parce qu’on aurait du le donner au début !!! Les Hommes sont vraiment ingrats !
Peut être que Jésus a voulu dénoncer là une vilenie humaine (servir du mauvais vin quand les convives sont gris) ou encore montrer qu’il faut savoir bousculer ses habitudes pour y voir clair, ou bien alors montrer qu’avec lui le bon vin est à la fin.
Avec Jésus, il y a du bon vin tout le temps, pour tout le monde, du début à la fin. Le bon vin s’apprécie, se goûte, se déguste, invite à la découverte, à la concentration, à l’ouverture des sens… Il est comme la Parole. Le bonheur n’est pas l’ivresse de la quantité, l’ivresse des mots mais dans la subtilité de l’Enseignement, la profondeur du message.
La Parole s’apprécie comme le bon vin, celui qui ne sait pas apprécier passe à côté d’une pure merveille.
Avec la Parole comme avec le bon vin, il faut se mettre en situation d’écoute, d’éveil, de réception…

<- Jean 1.35-51 Les premiers disciples

Jean 2, 13-22. La Purification du temple ->

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Jean 1.35-51 Les premiers disciples

Spéculation spirituelle et personnelle sur l’évangile de Jean

Le texte biblique

L’évangile de Jean se distingue des 3 autres évangiles par sa composition, son ordre, son style et ses sources.

2 des disciples de Jean le Baptiste le quittant pour suivre Jésus, sous la bénédiction de leur Maître (au sens de l’enseignement et non de la soumission). S’en suit une suite de questions-réponses plutôt énigmatique : “Venez et vous verrez”. Jésus incite ainsi à 2 choses :
– lui faire confiance
– voir par soi-même
Ce n est donc pas une confiance sans preuve, crédule et servile à laquelle Jésus nous appelle. Mais c’est une confiance nécessaire à l’expérience, il nous invite à pénétrer par nous même sur le chemin avec lui comme Maître et guide, comme initiateur. Le premier pas, c’est à nous de le faire, nous sommes maître de notre destin. Il nous aime, il nous veut donc libre et responsable. Nous ne sommes pas obligés, nous avons le choix. L’enseignement commence toujours par la volonté et la disposition de l’étudiant.
Jésus n’est pas un charlatan, il ne séduit pas par le langage, il parle sobrement et invite à constater par nous-même. Il nous invite à quitter la crédulité passive. On pourrait traduite “Venez et vous verrez” par “faites moi confiance et je vous enseignerai”.
L’indication de la 10eme heure m est encore obscure. Peut être un nombre symbolique ?
On ne connais que l’un des 2 disciples de Jean-le-Baptiste : André, qui va lui même aller chercher Simon (-Pierre) (Céphas). Puis Jésus trouva Philippe qui lui même trouva Nathanaël. Le 1er groupe serait alors composé de 5 disciples. Cet épisode est différemment conté que dans les évangiles synoptiques (Mt, Lc, Mc). Pourquoi ? Peut être pour signifier avec plus de force la transmission de Jean-Le-Baptiste vers Jésus…(?) De plus, dans cet évangile, les disciples ont un rôle actif : Jésus finalement ne convainc directement “que” Philippe. L’argument est toujours le même : “Viens et Vois”. Il a un grand respect et une grande confiance en la capacité des Hommes à comprendre par eux-même sans soumission. Le dialogue avec Nathanaël montre que Jésus convainc les sceptiques par l’exemple, le fait, la preuve, l’œuvre. Il ne s’impose pas par la violence et ne soumet pas. Ce dialogue montre aussi les qualités particulières des disciples : “Voici un véritable israélite sans artifice”. Autrement dit : “voici quelqu’un qui est sincère dans sa vie spirituelle et qui ne gâche pas sa connaissance avec des faux semblants, par des distinctions humaines, par des atours et des subterfuges de ce monde. Voici quelqu’un qui possède l’éthique de sa connaissance.
Vient ensuite une promesse bien mystérieuse de Jésus. Cette image impressionne les crédules et interroge les cherchants (ceux qui ont des oreilles…) : “vous verrez le ciel ouvert et les anges de dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme”. C’est évidemment une image symbolique. Aujourd’hui, je la comprend comme “vous verrez l’inspiration divine de l’Esprit Sain(t) en action dans mon œuvre” ou “vous comprendrez ce qui se passe quand j’œuvrerai”, “vous verrez ce qui se passe derrière le voile des ‘apparences” …
L’appellation “Fils de l’homme” me semble d’une haute importance. Non pas que Jésus fasse de la fausse modestie ou de l’humilité hypocrite. Je crois que c’est là le véritable sens de son œuvre : montrer ce que l’Homme peut engendrer. Il est l’Homme accompli. L’étoile vers laquelle se diriger pour s’accomplir en tant qu’humain.

<- Jean 1.29-34 L’Agneau de Dieu

Jean 2.1-12 : Le Premier Signe ->

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Jean 1.29-34 L’Agneau de Dieu

Spéculation spirituelle et personnelle sur l’évangile de Jean

Le texte biblique

L’évangile de Jean se distingue des 3 autres évangiles par sa composition, son ordre, son style et ses sources.

Selon Jean, Jésus est l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du Monde. Déconnectée de la globalité de l’Enseignement, cette dénomination du “péché du Monde” est culpabilisante, humiliante, voire manipulatrice. Cela voudrait dire, que nous sommes que de vulgaires pécheurs et qu’il faudrait alors renoncer à soi pour plaire à Dieu. Je ne peux pas croire qu’un Dieu d’Amour veuille ça de nous. S’il nous aime, pourquoi voudrait il que nous soyons soumis ? Pourquoi voudrait il que nous soyons passif uniquement ? Sortons de la culture de soumission et de culpabilité du dogme religieux, castrateur et dominateur.
“Jésus enlève le péché du Monde” peut être vu ainsi : Jésus permet aux Hommes de s’émanciper de ce monde, d’échapper à la brutalité fatale. Il nous montre qu’il existe une autre voie que celle de l’égoïsme, de la lutte contradictoire des intérêts particuliers, de la loi du plus fort, de la matière qui maîtrise l’Esprit. Jésus nous ouvre la voie de l’Esprit maître de la matière, la voie de la Sagesse, de la vie en Esprit, de l’intelligence altruiste. Il nous donne le choix. Il nous ouvre au choix. Il nous sauve du binaire qui caractérise ce monde pour nous élever au ternaire qui caractérise l’Esprit, la maîtrise, la création synthétique…
Jean dit qu’il ne connaissait pas Jésus avant, alors qu’ils sont cousins ! alors pourquoi dit il celà ? Est ce important ? Est ce là que nous devons établir la véracité du propos ? Ou est ce dans l’esprit du propos que nous devons chercher à établir la Vérité ? Sur quoi fonder le vrai témoignage ? Sur le fond ou sur la forme ? Sur le Réel ou sur l’Esprit ? Assurément l’Esprit ! Les choses de ce monde, de la culture de la matière, ne peuvent témoigner des choses spirituelles. C’est une question de système, de culture. Nous ne sommes pas dans un domaine historique ou scientifique mais spirituel donc symbolique.
Jean baptise par l’eau, Jésus par l’Esprit Sain(t). Jean prépare, il purifie, il offre la purification à ceux qui le souhaite. Il est la porte. Là encore, il faut sortir de la culture de soumission et de culpabilité. Il vient opérer les premières transformations nécessaires pour que l’Enseignement de celui qui vient (Jésus) puisse être efficace. Jean nous apprend à nous ouvrir, à accueillir, à nous libérer du poids de la culture ambiante, du “Main Stream” et de l’emprise du binaire. Jésus fait descendre sur nous l’Esprit Saint. Il ne s’agit plus de nous purifier mais d’entrer dans une nouvelle ère de l’Humanité, un autre âge, un autre degré ou niveau. Il s’agit de nous apprendre à vivre en Esprit pour faire un Homme nouveau : l’Homme Sage. Il n’est plus question d’humilier par la culpabilité mais d’appeler à la transformation de soi et du monde, à l’action, à la maîtrise.

<- Jean 1.19-28 – le témoignage de Jean

Jean 1.35-51 Les premiers disciples ->

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Jean 1.19-28 – le témoignage de Jean

Spéculation spirituelle et personnelle sur l’évangile de Jean

Le texte biblique

L’évangile de Jean se distingue des 3 autres évangiles par sa composition, son ordre, son style et ses sources.

Jean baptise. Il a une action spirituelle en dehors de l’autorité religieuse d’alors. Ce qui par nature remet en cause cette autorité. Celle-ci s’en inquiète et envoie des émissaires pour en savoir plus, non pour comprendre et s’enrichir mais pour étouffer et confondre.
Jean explique son rôle : il aplani le chemin du Seigneur. Explication qui peut être rapprochée de la parabole du Semeur : Jean est celui qui prépare la Terre (l’Homme) pour qu’elle puisse être féconde à la Semence (la Parole). Il prépare les cœurs. Cette préparation consiste à se mettre en situation d’accueil, d’ouverture à la Parole, l’Enseignement.
Les Hommes (les pharisiens du texte) veulent entendre des réponses qui correspondent à leur façon de voir, à leur organisation, leur référence, leur dogme, leur doctrine, leurs institutions. Mais Dieu, de part sa nature ne peut se manifester dans le cadre restreint des institutions humaines. Les Hommes veulent des réponses qui les justifient, les légitiment, des réponses qui ne les remettent pas en cause, des réponses conservatrices. La Parole, par nature, transforme, remet en cause, révolutionne.
Les Pharisiens attendent un messie, leur messie. Mais enfermés dans leur désir et leur doctrine ils sont incapables de discerner que le Messie est au milieu d’eux. Ce qui serait peut être notre cas si Jésus revenait. Ceci est à rapprocher des Paroles de Jésus invitant à avoir un cœur d’enfant : le cœur neuf, accueillant, spontané, sincère de celui qui apprend. C’est aussi à rapprocher du discours de la méthode de Descartes : Pour voir la Vérité, il faut tout oublier et voir ce qui reste : cogito ergo sum. Pour voir Dieu, il faut oublier les systèmes humains dans lesquels on voudrait l enfermer. De ce point de vue, aucune église ne peut prétendre détenir la seule et unique représentation de Dieu. Aucune ne peut se dire sainte. Dans le cas contraire, elle serait immédiatement dans l’erreur de ces pharisiens, envoyés par les juifs devant Jean pour le confondre.

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Evangile de Jean 1 – prologue

Spéculation spirituelle et personnelle sur l’évangile de Jean

Le texte biblique

L’évangile de Jean se distingue des 3 autres évangiles par sa composition, son ordre, son style et ses sources.


Le Verbe est la transformation de l’Energie et de la Volonté qui prépare ainsi la concrétisation de ce que l’Esprit a conçu. Il est au commencement. Il conçoit, ordonne (dans les 2 sens : mettre en ordre et donner l’ordre) et insuffle.
Il est l’Arbre de Vie de la Genèse (Gn 3.23).
La Lumière est l’animation de la matière, l’énergie de vie.
Le monde ne reconnaît pas ses libérateurs, le monde ne reconnaît pas la Vie. Il lui manque la conscience globale et totale du tout qui est dans tout et la conscience que chaque chose est lié au reste.
Le monde est inconscient, symbolisé par le diable, animé que de ces vils intérêts égoïstes, ainsi l’industrie, la spéculation, les dictatures, le consumérisme, …). Tant qu’il restera inconscient, il ne pourra que rester sourd et aveugle au Verbe.
Le Verbe s’offre, il ne s’impose pas, sinon il n’est plus Amour, et c est à celà qu on le reconnait. Il a laissé les siens libre de le reconnaître ou non. Ceux qui ne l’ont pas reconnu, il ne les a pas exterminé, parce qu il est amour et c est a celà qu on le reconnait.
Ceux qui l’accueille peuvent devenir enfant de Dieu : il peuvent connaître l’Arbre de Vie gardé par le chérubin à l’épée flambloyante à l’Orient.
Le Verbe s’est fait chair pour illuminer le monde. Il a eu besoin d’un préparateur : Jean. Moïse a été le Pape (arcane 5) il a traduit en dogme et en Commandement l’enseignement Divin. Jésus vient éclairer, ouvrir aux cherchants, expliquer, dire le pourquoi à celui qui est à la droite du Pape de l’arcane 5. L’interdit et l’obligation n’ayant pas fait l’humanité meilleure et plus éclairée, Jésus vient pour proposer, encourager à pratiquer les Vertus plutôt que de réprimer les vices.
Jésus nous dit d’aimer plutôt que de nous interdire de tuer.
Jésus nous appelle à la vie en esprit. Là où réside notre unicité. Il ne nous conforme pas à un moule, il ne nous soumet pas à des obligations. Il nous éveille, nous fait confiance. Il veut notre émancipation spirituelle et non notre obéissance.
Obéissance, autorité, commandement, ce sont des mots à bannir pour signifier la Volonté de celui qui Aime.

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Comment méditer dans un labyrinthe ? En 10 étapes

méditer

Un vieux compagnon

Depuis plus de 4000 ans,  les êtres humains ont créé ces chemins particuliers en méandres qui partent de l’extérieur pour aller à un intérieur. Ils proviennent certainement de spéculations spirituelles humaines autour des cercles concentriques et des spirales que l’on trouve gravés ou dessinés sur les rochers des alpes, en Sardaigne ou sur les parois des grottes. Les plus vieux labyrinthes datent du néolithique. Quelles étaient leurs fonctions ? Décoration ? Expression artistique ? Cosmologie ? Récits mythiques ? …  La plus ancienne fonction connue est l’utilisation du labyrinthe dans le mythe du Minotaure, symbole de notre animalité. Mais ce qu’il y a de troublant avec le labyrinthe, c’est qu’on le retrouve utilisé par des civilisations qui apriori n’avaient pas de lien entre elles. De la Crête aux Indes, en passant par les pays scandinaves et les amérindiens, ce symbole complexe est commun à l’humanité par delà les cultures, le temps et l’espace… Rien que son histoire est sujet à méditation !

Méditer dans un labyrinthe, mode d’emploi

Faites vous aussi l’expérience : entrez dans un labyrinthe et observez ce qui se passe. Soyez présent à vous, marchant en pleine conscience dans le labyrinthe. Il y a des choses qui ne peuvent être qu’éprouvées, les mots sont trop limitatifs. Cependant, je vous propose quand même un guide, un mode d’emploi. Cela fait plus de 10 ans que j’utilise les labyrinthes comme “terrain d’entrainement” pour mon activité spirituelle. Ce petit guide en quelques étapes sera votre premier Fil d’Ariane pour ne pas avoir peur de faire cette expérience et entrer dans le labyrinthe.

Si vous avez un problème, si vous avez besoin de méditer un symbole ou parole ou de trouver l’inspiration, un labyrinthe vous sera utile. Le labyrinthe agit comme une sorte de creuset des transformation, ou accélérateur de conscience ou catalyseur spirituel… Méditer en marchant dans ses méandres vers le centre puis repartir du centre pour retrouver le monde, vous facilitera et vous stimulera vos capacités méditatives.

Cette méthode en 10 étapes est valable pour le labyrinthe le plus accessible : celui à 3 circonvolutions. C’est avec lui qu’il convient de débuter.

1) Choisir un labyrinthe

Évidemment je vous parle de labyrinthes où on se trouve, pas où on se perd ! Les labyrinthes où on se perd sont appelés dédales par distinction. Les labyrinthes de méditation ont un seul chemin, pas d’impasse, pas de croisement, pas de choix multiples, pas de pièges. Ils n’ont pas non plus de mur, vous savez toujours où vous êtes, le but n’est pas de tester votre résistance à l’angoisse mais de cheminer en confiance. Les labyrinthes de méditation vont du Monde au Centre puis du Centre au Monde en passant par une série de méandres et de circonvolutions. Ces méandres et ces circonvolutions donnent la valeur symbolique au labyrinthe. Certains vous emmène progressivement au Centre, d’autres vous donnent l’impression que vous vous éloignés du but, d’autres encore vous font tournicoter jusqu’à ne plus vraiment savoir où vous en êtes. Il y en a à 3 circonvolutions, à 5 ou 7 voir même plus. Vous pouvez en trouver dans la nature, dans les villes, dans les églises ou les cathédrales. Il existe un site qui les localise à travers le monde : https://labyrinthlocator.com/

Vous pouvez aussi faire le votre dans votre jardin, je peux vous aider pour celà. Ou vous pouvez apprendre à en dessiner pour le tracer au sol, dans le sable ou avec des éléments naturels. Vous pouvez aussi vous faire ou vous procurer un tapis-labyrinthe.

2) Se préparer au seuil du labyrinthe

Tenez vous debout. Prêt à rentrer dans le labyrinthe. Vous êtes face au labyrinthe. Commencez par prendre de profondes inspirations et des expirations lentes. Sentez le calme revenir dans votre corps et votre esprit. Portez votre attention sur votre respiration, l’air qui s’engouffre et l’air qui est expulsé… Prenez ce temps de calme pour commencer le travail de reconnexion.

3) Parcourir le 1er voyage (aller)

Vous commencez à marcher sur le 1er voyage, la circonvolution la plus à l’extérieur du labyrinthe. Placez votre conscience et votre attention sur votre corps et commençant par les pieds en contact du sol,puis les autres parties mobiles, puis les parties passives. Cette étape vous aide à vous recentrer d’abord par le corps, à vous sentir là, présent, ici et maintenant. Prenez conscience que votre corps est votre véhicule terrestre grâce auquel vous vivez votre expérience humaine. Au virage de fin, prenez une profonde inspiration et une expiration lente.

4) Parcourir le 2eme voyage (aller)

Après le méandre du 1er voyage, continuez à marcher sur le 2ème voyage, la circonvolution intermédiaire du labyrinthe. Connectez vous à votre ressenti, vos émotions. Puis progressivement allez à la rencontre de votre état d’esprit. Essayez de le qualifier. Une fois cette connexion établie, déterminez le thème que vous voudriez traiter : ce qui vous occupe l’esprit en ce moment, une problématique, une résolution, un projet, un objectif… Au virage de fin, prenez une profonde inspiration et une expiration lente.

5) Parcourir le 3eme voyage (aller)

Après le méandre du 2eme voyage, continuez à marcher sur le 3ème voyage, la circonvolution la plus proche du centre du labyrinthe. Allez plus profondément dans le ressenti, au niveau de l’énergie, des vibrations. Qu’est ce qui vous fait vibrer en ce moment, vers quel élément vous vous sentez attiré ? Terre, Eau, Air, Feu ? La Forêt ? La mer ? La montagne ? … Connectez vous ainsi à votre état d’âme. Au virage de fin, prenez une profonde inspiration et une expiration lente.

6) Arriver au centre

Rentrer dans le Centre et contemplez le chemin parcouru en tournant lentement sur vous même. Arrêtez vous face à la porte du centre.  De cette façon vous faites face à votre position de départ. Prenez conscience de vous-même par effet miroir en imaginant vous voir à l’entrée du labyrinthe. Vous êtes dans votre for-intérieur. Le lieu où vous êtes seul à pouvoir entrer. C’est votre trésor, votre source. Ici vous pouvez prendre soin de vous. Toutes les forces du labyrinthes convergent vers le point où vous vous trouvez. Si vous le souhaitez, vous pouvez prendre une posture de yoga, de zazen ou de Qi Gong ou rester simplement là à profiter de cette instant, en pleine conscience, à être attentif à ce qui se passe dans votre être. Il faut ressortir du centre et revenir au monde, prenez une profonde inspiration et une expiration lente.

7) Parcourir le 3ème voyage (retour)

Vous marchez sur le 3eme voyage, la circonvolution la plus proche du centre du labyrinthe. Imaginez vous faire le plein de l’énergie dont vous avez besoin et vous avez senti à l’aller. Imaginez-vous que vous êtes dans un lieu où il y a cette énergie et vous vous en remplissez. Vous atteignez alors une certaine harmonie, plénitude. Vous ressentez l’envie d’être bon, de donner en retour. Vous rayonnez. Vous expérimentez votre Moi-Sage. Au virage de fin, prenez une profonde inspiration et une expiration lente.

8) Parcourir le 2eme voyage (retour)

Vous marchez sur le 2ème voyage, la circonvolution intermédiaire du labyrinthe. Vous repensez à ce qui occupe votre esprit en ce moment et que vous avez déterminé à l’aller. Utilisez votre énergie rayonnante pour vous placer dans un état d’esprit positif, créatif, confiant, nécessaire pour trouver des solutions, prendre conscience des soutiens que vous avez ou des signes de l’univers que vous recevez. Vous vous abandonnez à votre Moi-Sage. Au virage de fin, prenez une profonde inspiration et une expiration lente.

9) Parcourir le 1er voyage (retour)

Vous marchez sur le 1er voyage, la circonvolution la plus à l’extérieur du labyrinthe. Toujours en connexion avec votre Moi-Sage, prolongez-le dans votre vie réelle. Imaginez-vous ne plus avoir de problème. Vous avez trouvé une solution. Imaginez comment c’est arrivé, ce qui se passe en suite, comment vous vous sentez, qu’est-ce qui change concrètement pour vous… Vous avez confiance en votre Moi-Sage, les idées viendront, les opportunités apparaitront. La porte du labyrinthe approche, prenez une profonde inspiration et une expiration lente.

10) Sortir du labyrinthe

Avant de sortir totalement, prenez un temps à la porte du labyrinthe. Portez votre attention sur votre respiration, votre ressenti intérieur, votre état d’esprit, votre énergie interne. Sentez ce qui a changé entre l’avant et l’après labyrinthe. Mobilisez votre détermination à réaliser ce que vous avez à réaliser. Sortez d’un pas confiant et décidé.

méditer

A suivre …

Pour obtenir le fichier son (mp3) de cette méthode en 10 étapes pour pouvoir l’emmener avec vous et l’écouter dans un labyrinthe, cliquez là pour télécharger le fichier.

D’autres méditations thématiques guidées vous attendent ici.

J’organise plusieurs fois par an des ateliers de découverte et d’initiation aux différents labyrinthes. Pour être tenu informé des dates, laissez votre adresse mail là.

A bientôt.

Et n’oubliez pas votre trésor…

tresor méditation labyrinthique guidée

Cette méthode en vidéo !

Tout savoir sur les labyrinthes ? Retrouvez la visioconférence en REPLAY !

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Analyse symbolique du labyrinthe à 3 circonvolutions

Un témoin des sagesses antiques

Le labyrinthe a été retrouvé à des époques reculées (jusqu’à – 2500 av JC), dans des civilisations diverses (étrusques, grecques, scandinaves, égyptienne) et éloignées (asie, amériques, … ). Ce symbole provient certainement des spéculations consécutives de générations d’humains, qui prennent probablement leur source dans les tracés de cercles concentriques et dédaliques préhistoriques, dans le modèle de la grotte, le modèle de l’intérieur physique de l’humain ou des animaux (organes), le modèle de la matrice génitrice de la vie… Le labyrinthe a donc à voir avec la vie et la mort, le visible et l’invisible, les dieux et les humains, la vie intérieure et la vie extérieure, une représentation du cosmos… Il était certainement un support pour le récit cosmologique que se sont élaborés les humains pour combler leurs questions existentielles. L’archéologie moderne reconnaît aux premiers labyrinthes une fonction cultuelle, la labyrinthe était alors souvent lié au culte d’une déesse.

Avec la civilisation grecque, le labyrinthe est toujours un outil spirituel et il est le support d’un des grands mythes encore célèbre, celui de Thésée et du Minotaure qui inspire encore aujourd’hui les Sciences Humaines modernes. Plus prés de nous, la chrétienté a vu dans ce symbole de quoi alimenter la foi et stimuler l’ardeur du croyant à se mettre en Chemin avec Jésus-Christ. Le labyrinthe chrétien était alors un substitut du pèlerinage à Jérusalem : au centre, le tombeau vide du Christ et le baptême de feu. Grâce à ce syncrétisme chrétien, le labyrinthe a inspiré les Compagnons, les Alchimistes et plus prés de nous, les Franc-Maçons qui ont adapté et intégré le labyrinthe dans leur corpus symbolique, symbole du Voyage, du Grand Œuvre ou de l’Initiation. L’idée générale et commune est qu’on sort différent d’un labyrinthe, le travail méditatif, spirituel ou intellectuel durant le voyage transforme le cheminant. Le labyrinthe pourrait alors être considéré comme un condensateur d’expérience spirituelle.

Si ce tracé a traversé les âges, les civilisations, les obstacles géographiques ; s’il a inspiré et qu’il inspire encore tant de cherchants c’est qu’il possède un intérêt majeur dans le Chemin spirituel de l’Humain. Je vous propose alors une analyse de ce symbole pour le comprendre mieux.

J’avais fait un petit article précédemment sur ce que les encyclopédies nous disent des labyrinthes.

Au début était une croix.

L’analyse graphique des labyrinthes ancestraux et antiques montre que les concepteurs partaient d’une croix.

La technique a pu être retrouvée ou transmise, je n’ai pas d’information à ce sujet mais la voici pour le labyrinthe à 3 circonvolutions :

On démarre de la croix et des 4 points, sommets du carré dont la croix forme les médiatrices :

Cette croix rappelle la croix de Jérusalem :

Ce qui peut laisser émettre l’hypothèse que la technique s’est transmise à partir de ce schéma de départ. Cette croix de Jérusalem pour tracer le Chemin de Jérusalem (autre nom du labyrinthe)

Ensuite chaque extrémité est reliée à celle immédiatement disponible :

Entrons dans le labyrinthe et voyons !

Avec ce labyrinthe à 3 circonvolutions, nous avons le labyrinthe le plus simple. La parcours est progressif, la progression est linéaire : 1-2-3-CENTRE-3-2-1. C’est la progression la moins déroutante des labyrinthes, idéale pour débuter.

Le parcours est composé d’un aller, d’une station au centre et d’un retour. Nous voyons donc tout de suite le caractère ternaire de la pratique du labyrinthe : 3 mouvements : aller, station, retour.

ternaire du labyrinthe

Le parcours aller, 1ere circonvolution s’effectue (dans notre exemple) dextrogyre -qui tourne à droite-. On parcourt la limite extérieure, comme pour prendre la mesure du labyrinthe, prendre conscience de l’espace qu’il délimite, son ampleur et comme pour observer le monde depuis l’intérieur, un peu comme le chemin de ronde d’un château-fort.
La 2eme circonvolution-aller se parcourt dans le sens inverse (ici lévogyre)  et un peu plus près du centre, comme si on remontait la 1ere circonvolution, on revivait à rebours l’expérience de la 1ere circonvolution mais d’un point de vue plus centré, plus intérieur, la notion d’introspection est ici signifiée. Dès la 2eme circonvolution, grâce au méandre, nous sommes amenés à regarder, à prendre conscience, ce que nous venons juste de vivre. Cette effet n’est pas aussi manifeste dans une simple spirale. Dès ce labyrinthe de base, nous comprenons l’importance symbolique du méandre. Il perturbe la progression, obligeant à rebrousser chemin, à changer le sens de la marche, à perturber les habitudes. Cette 2eme circonvolution est le pas de côté, la critique, l’introspection, l’erreur ou l’échec.
3ème circonvolution-aller, on se retrouve dans le même sens que la 1ere circonvolution, on s’approche du centre. Il est moins question d’introspection, d’analyser l’expérience du parcours de la 2ème circonvolution-aller. Là, le labyrinthe nous ramène dans le même sens que la 1ère circonvolution, l’idée est donc de poursuivre, de reprendre son chemin mais enrichi, sur un autre plan, de manière plus centré. Là encore, le labyrinthe nous initie à la pensée ternaire : 1ere circonvolution dans un sens : thèse, 2eme circonvolution dans le sens opposé : anti-thèse, 3eme circonvolution retour au chemin sur un autre plan : synthèse.

ternaire parcours

On arrive au centre. Le centre est matériellement vide. Ce qu’il y a à trouver n’est donc pas matériellement dans le labyrinthe mais en soi. C’est une impasse, l’aboutissement du mouvement aller. Mais aussi la préparation et le point de départ du mouvement retour. Il y a donc dans ce centre à la fois l’idée de quête et de source, de fin et de début, d’alpha et d’oméga. On comprend ici pourquoi le labyrinthe résonne avec la spiritualité chrétienne, le Christ se présentant comme la fin et le début de toute chose, l’alpha et l’oméga. Le centre fonctionne aussi en ternaire : Arrivée-Intégration-Départ ; Passif-Contemplation-Actif ; Fin-Conscience-Début, …

Du centre on repart, 3ème circonvolution. Si dans le parcours aller, nous étions attentifs à ce que produisait le labyrinthe en nous, lors de ce parcours retour l’engagement n’est pas le même. Fort du trésor trouvé au centre, de la conscience élargie, de la sérénité atteinte, nous allons reparcourir le labyrinthe pour aller de ce centre vers l’extérieur. Le mouvement n’est plus concentrique mais  centrifuge. Nous sommes propulsés vers l’extérieur, envoyés au monde. Pour reprendre les éléments de culture chrétienne, on pourrait dire que le parcours aller est les évangiles, le Centre la mort et la résurrection du Christ et le parcours retour est les Actes des Apôtres. Nous comprenons ici que le labyrinthe fonctionne comme un lieu sacré pendant un rituel ou un culte, 1er mouvement on entre et on se purifie, 2eme mouvement au centre on partage un certain état de conscience individuel et / ou collectif et 3ème mouvement on propage cet état de conscience dans notre être pour transformer notre vie terrestre. Le parcours aller est donc passif, le centre est intégratif, le parcours retour est actif. On retrouve le caractère ternaire déjà exposé qui se confirme ici.

Les 3 voyages vont donc avoir les mêmes valeurs symboliques (thèse, anti-thèse, synthèse) mais avec une fonction différente : elle sera active. A chaque étape, nous chercherons à appliquer, à projeter, à décliner au niveau de la circonvolution le trésor trouvé au centre.

3ème circonvolution, on applique le trésor au niveau de la synthèse, la synthèse n’est plus le produit, le dépassement d’un combat binaire entre thèse et anti-thèse mais elle devient un choix, une volonté, un verbe, un projet, une quête.

Méandre, 2ème circonvolution, sens inverse : l’anti-thèse procède de la synthèse et non de l’opposition à la thèse. Elle fait partie de l’équilibre du monde. Elle prépare à la sortie. Sur cette circonvolution, nous prenons conscience qu’elle est l’intermédiaire entre l’univers sous influence de l’intérieur et l’univers sous influence de l’extérieur. Elle va nous permettre d’explorer les problématiques pour appliquer le Trésor de l’Esprit à notre monde matériel. Cette fois, l’introspection n’est pas sur la vie vécue mais sur l’idéal, la vie souhaitée. Le sens inverse permet cette fois d’inspecter chaque caractéristique de la quête pour lui trouver un prolongement dans le Monde.

Méandre, 1ere circonvolution, retour au sens initial : la thèse n’est plus ce qui vient en premier, elle découle de l’anti-thèse qui elle même découle de la synthèse. Elle assure la sortie du labyrinthe. C’est la circonvolution des solutions qui répondent aux problématiques de la 2ème circonvolution, posées par la quête exprimée à la 3ème circonvolution, inspirée du Trésor trouvé au Centre. Dans cette circonvolution, nous préparons l’application de ce que nous avons trouvé à l’Intérieur, dans les lois de l’Extérieur.

 Un symbole au double ternaire

On voit alors que le parcours est un aller-et-retour, de l’extérieur vers le centre puis du centre vers l’extérieur. La succession des circonvolutions sont autant étapes, d’échelons, de niveaux, de stades, d’épreuves à franchir pour passer de l’extérieur au centre et du centre à l’extérieur. Le centre a donc une importance primordiale dans le labyrinthe. Le symbole s’organise autour de lui et il semble être protégé par les circonvolutions.

Le parcours est ternaire : un aller, une station et un retour. Une partie dirigée vers l’intérieur, le centre, l’autre partie dirigée vers l’extérieur, le monde. On pourrait donc imaginer une valeur x pour l’aller et une valeur -x pour le retour. Actif / passif, masculin/féminin, chaud/froid, sec/humide, thèse/antithèse, soleil/lune, Jakin/Boaz, obscurité/lumière, etc… Cependant, au lieu d’être dans la logique thèse/antithèse/synthèse, dans le labyrinthe le ternaire du parcours suit une autre logique : alors qu’on pourrait croire que le centre fait la synthèse, c’est en fait la sortie. On parcourt une valeur, “passif” par exemple, au centre on trouve quelque chose, et on repart vers l’extérieur avec l’autre valeur par exemple “actif”. C’est à dire que dans le labyrinthe, un des pôles de la dualité sert à atteindre quelque chose (le centre) et l’autre pôle de la dualité sert à le ramener à l’extérieur et l’arrivée forme le troisième point, la synthèse.

Les circonvolutions sont ternaires : entre le centre et l’extérieur, la frontière n’est pas nette, il est nécessaire de passer par des nuances, des paliers de décompression ou d’adaptation ou d’acclimatation… L’idée est ici forte qu’entre le monde du centre et le monde de l’extérieur, il ne peut y avoir de passage linéaire et direct, il est nécessaire de passer par le sas des circonvolutions. Ces circonvolutions avec leurs méandres et leur concentricité, nous font progresser d’une manière singulière. Ainsi, en changeant de sens et en s’éloignant ou en se rapprochant du centre, les circonvolutions prennent une fonction et une signification particulières. Il faut 3 circonvolutions pour atteindre le Centre. Les circonvolutions ont donc des valeurs ternaires, un ternaire classique, progressif, de type thèse/anti-thèse/synthèse.

Le labyrinthe est ternaire : avec ses circonvolutions, il arrive à unir la dualité des 2 pôles opposés (Centre et Extérieur). Le labyrinthe nous fait passer de l’un à l’autre et de l’autre à l’un comme le tao avec le Yin et le Yang. De ce point de vue, on peut considérer que le labyrinthe aurait pu servir à une représentation du cosmos dans son ensemble avec le monde des Dieux et le monde des Humains ou de signifier cette énigme que nous expérimentons tous et qui a questionné l’humanité tout au long de son histoire : la dualité entre le monde intérieur d’un individu et le monde extérieur de la nature et de la société. Le labyrinthe est le Tao occidental de ce point de vue.

 

Décortiquons la forme

L’union de 2 spirales

A regarder de plus prés, on peut retrouver la forme de ce labyrinthe par l’enchevêtrement de 2 spirales inverses, l’une dextrogyre et l’autre lévogyre.

L’une forme à la fois la ceinture, la délimitation avec l’extérieur et l’enceinte du centre. Cette spirale semble s’occuper des fonctions “squelettiques” du labyrinthe, ses fonctions fondamentales : poser la première séparation qui créé et délimite un espace et créer le centre, ce qu’il y a de plus précieux dans le labyrinthe, elle donne l’essence.

L’autre spirale pourrait paraître secondaire mais elle ne l’est pas. Grâce à elle, le labyrinthe est ce qu’il est ! Sans elle, il ne serait que spirale. Cette autre spirale forme les circonvolutions, elle protège le centre, elle donne l’existence.

Là encore nous nous retrouvons avec une dualité complémentaire dont la synthèse forme le labyrinthe. Le labyrinthe unit ces deux spirales de sens contraire aux fonctions bien différentes et complémentaires.

L’union de 2 serpentins

Pour améliorer l’harmonie visuelle de ce labyrinthe, nous pouvons le dessiner à partir de cercles concentriques.

Nous voyons alors que ce labyrinthe peut être aussi dessiné par l’enchevêtrement de 2 serpentins.

Un sera toujours à la droite du cheminant et l’autre toujours à sa gauche. Un des serpentins fait la frontière extérieure mais ne forme pas l’enceinte du centre, la salle du trésor.

L’autre est contenu dans le premier et forme cette salle au trésor. Les fonctions essentielles de la frontière et du trésor sont ici partagées, tout comme les fonctions existentielles de formation des circonvolutions. Il y a dans cette conception une nouvelle distribution entre les 2 pôles binaires représentés par chaque serpentin. Chacun apportant un patrimoine “génétique”.

Le point de jonction

En cherchant à dessiner ce labyrinthe à partie des cercles concentriques, nous remarquons l’importance du point de jonction. Dans la technique de la croix, il est contenu dans la croix puisqu’il est le point d’intersection, il ne peut pas nous manquer, nous ne pouvons pas faire l’erreur de l’oublier alors son importance nous passe à côté. Avec la technique des cercles concentriques, nous voyons bien que si nous ne faisons pas toucher les deux serpentins au niveau des 2 méandres, il n’y a plus de labyrinthe puisque le centre est directement accessible par l’extérieur.

Dans la technique des deux spirales, ce point est le point d’intersection des 2 spirales. Ce point est donc le point commun entre les 2 pôles binaires. Malgré leur différence, leur complémentarité, ils ont un point commun et ce point commun est d’une importance capitale pour l’existence du labyrinthe. Ce tout petit point de rien ouvre un champ magnifique de spéculation spirituelle et méditative ! Il fait là encore penser par effet miroir au Tao où il y a un point Yang dans le Yin et un point Yin dans le Yang. Si on reprend l’image de la génétique, c’est le moment où les patrimoines génétiques sont mis en commun : la fécondation ou génération.

De merveilleuses méditations en perspective…

Je ne sais pas si vous aviez imaginé tout cela avec cette forme simple de labyrinthe… Elle est parfois dédaignée par les amateurs de labyrinthe qui préfèrent souvent la belle et complexe forme du labyrinthe de Chartres à 11 circonvolutions mais je trouve ça dommage. Il ne faut pas dédaigner les portes qui nous ouvre aux premières lumières.

J’espère que vous l’avez compris, ce labyrinthe à 3 circonvolutions est peut être simple mais il renferme l’essentiel de la pensée labyrinthique, il nous initie à la dynamique particulière des labyrinthes faite de pensée ternaire, de progression, de notion de centre, de vide, de point commun, de complémentarité, … Maîtriser ces notions est déjà un beau programme de travail !

Personnellement je ne me lasse pas de combiner des symboles alchimiques, spirituels, chrétiens ou maçonniques avec le labyrinthe. Méditer ces symboles avec le labyrinthe ouvre davantage l’imagination, la spéculation spirituelle, d’autres liens se font, d’autres connexions… La réflexion s’en voit enrichie, stimulée…

C’est pour cette raison que je considère ce labyrinthe comme le premier niveau d’initiation au labyrinthe, un niveau “apprenti”. Et comme c’est le premier qui va conditionner tous les autres, il ne faut ni le dédaigner, ni le dévaloriser. Même quand on pratique le labyrinthe de Chartres, il faut revenir au labyrinthe à 3 circonvolutions, comme le musicien qui fait ses gammes, le scientifique qui révise ses fondamentaux…

Il me reste à vous souhaiter de beaux voyages au pays des labyrinthes !

D’autres articles suivront sur les labyrinthes suivants à 5 circonvolutions, à 7 et à 11. A chaque jour suffit sa peine.
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Le symbole du labyrinthe – Que disent les encyclopédies ?

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Que disent les encyclopédies à propos du labyrinthe ?

Pour nourrir la réflexion et l’intérêt, j’ai regroupé ici quelques articles sur le labyrinthe provenant de dictionnaires et encyclopédies sur les symboles.

Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à m’en faire part !

 

Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie, Daniel Ligou, édition PUF , P675

“Le labyrinthe est généralement considéré dans l’ésotérisme traditionnel comme un signe de l’infini. A ce titre, on le trouve dans la cathédrale de Chartres, tout aussi bien que dans la villa Lucrèce de Pompéi, dans des vases grecs et étrusques, voire même en Scandinavie. […] D’après J.Tourniac, la notion de labyrinthe est liée à celle du centre. […] D’après L. Benoist, son cheminement était un substitut du pèlerinage et son symbolisme celui du retour au centre et au Principe.”

Encyclopédie des symboles, La Pochothèque, P 348-350

“Le labyrinthe est formé d’un ensemble de chemins entrelacés ; les premiers labyrinthes, construits autour d’un croix étaient de forme spiraloïde ou dessinaient de multiples méandres. La présence de tels labyrinthes, dans presque toutes les régions du monde, laisse penser que leur fonction était originellement cultuelle. Ils symbolisaient, dans un espace restreint, le long et difficile chemin de l’initiation. [mythe de Thésée et le Minotaure, Ariane est l’âme, … ]. D’une façon générale et la psychologie analytique le confirme, le labyrinthe représente le voyage psychique et spirituel que l’Homme doit accomplir à l’intérieur de lui-même, à travers les épreuves et tous les motifs d’égarement, afin de trouver son propre centre, ou en d’autres termes, l’image de son Soi. Alors, le cœur du labyrinthe est souvent vide – de sorte que le centre est à la fois la plénitude et le vide. Ici la mort et la vie se correspondent aussi et trouver la mort de son ego dans le labyrinthe revient à accéder à la vie véritable. Processus de mort et de renaissance comme on le trouve avec les dieux “à passion” ou dans le déroulement du Grand Œuvre alchimique. […] Le labyrinthe de Chartres a un diamètre de 12 m et le chemin qui le compose est d’environ 200 m. Celui qui parvenait à son cœur accédait symboliquement au centre spirituel du monde, d’autant que c’était au tombeau vide du Christ qu’on allait ainsi en pèlerinage. L’image de labyrinthe a aussi servi pour désigner la quête de l’alchimiste qui ne peut réussir sans s’être lui-même centré ou sans bénéficier du “fil d’Ariane” que représentent l’enseignement et l’assistance des maîtres qui l’ont précédé. Le labyrinthe est alors l’équivalent de l’Ourobouros mais un Ourobouros en quelque sorte éclaté dont il faut réunir les morceaux afin de reformer l’unité primordiale. […] ”

labyrinthe cathedrale chartres

Le livre des symboles, Taschen, P714-715

[Le labyrinthe de Chartres, la croix, rosace à 6 pétales emblème de la Vierge Marie, principe féminin]. Le labyrinthe est un symbole ancien dont la forme tortueuse a toujours stimulé l’imaginaire, quel que fût son support : coquillages marins, viscères animaux, toiles d’araignée, écailles de reptiles, courants tourbillonnaires, structure interne des grottes souterraines, bras enroulés des lointaines galaxies…

Les spirales et méandres retrouvés parmi les peintures rupestres des peuples préhistoriques, précédèrent les labyrinthes proprement dits : ils accompagnaient souvent des représentations de déesses. […] Ces spirales labyrinthiques figurent le passage symbolique du règne visible aux plans divin et invisible : elles décrivent le périple nécessaire aux âmes des morts pour regagner, sur la voie de leur renaissance, la matrice originelle.

[…]

La nature du labyrinthe est par essence duale et paradoxale, son tracé à la fois linéaire et circulaire, simple et complexe, historique et temporel. Lorsqu’il doit s’adapter à un espace compact, le même chemin, ardu et long, ne cesse de revenir sur lui-même en se dédoublant mais il mène aussi, par ces voies détournées, à un centre aussi mystérieux qu’invisible. De l’intérieur la vue y est particulièrement restreinte et déroutante. En revanche, observé d’en haut, il révèle une inspiration artistique et un ordonnancement extraordinaires. Ainsi le labyrinthe associe-t-il simultanément la confusion et la clarté, le foisonnement et l’unité, l’emprisonnement et la libération, le chaos et l’ordre. Dualité paradoxale qui reflète la démarche psychothérapeutique : chercher sa voie à tâtons, à travers la souffrance, l’obscurité, la confusion afin d’atteindre à une meilleure compréhension de soi et du monde, à une plus ample perspective. Une fois le centre ou l’objectif atteint, la voie du retour, après un tel voyage au cœur du labyrinthe, est toujours neuve.

 

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