Spéculation spirituelle et personnelle sur l’évangile de Jean
L’évangile de Jean se distingue des 3 autres évangiles par sa composition, son ordre, son style et ses sources. Il est considéré comme symbolique. Je présente mon travail spéculatif sur cet évangile particulier.
La femme s’en va chercher les hommes pour qu’ils voient (à rapprocher des femmes qui les premières voient le tombeau vide et rencontrent Jésus ressuscité puis vont prévenir les disciples masculins). Pendant ce temps Jésus enseigne à ses disciples. Encore une fois, il leur propose de regarder et comprendre autrement. Il choque leur entendement et leurs habitudes, encrassés qu’ils sont dans le système matériel.
Il nous enseigne ici que la nourriture spirituelle se trouve dans le don, la réciprocité et le travail. Un travail particulier : celui d’achever l’œuvre de ceux ou celui qui a semé avant. Il se nourrit de sa mission. Cette notion est présente souvent dans les évangiles. Nous trouvons de la satisfaction et de la nourriture quand nous œuvrons pour l’intérêt collectif en oubliant notre intérêt propre. Un système parfait serait un système où tout le monde agirait selon l’intérêt général volontairement et de son propre chef, conscient et confiant du fait que leur intérêt s’y trouvera comblé. En même temps, il y a là la notion d’œuvre collective à travers l’histoire humaine, une idée d’héritage et de tradition. Nous prenons la suite d’autres et nous préparons le terrain pour les suivants. Le collectif est non seulement spatial mais aussi temporel. Cette notion est importante dans un système sans classe et sans Etat, car dès lors que la Perfection est décrétée, les classes et l’Etat se reconstituent. La Révolution n’est qu’un début, qu’un baptême, qu’une initiation et non un aboutissement. Nous ne sommes jamais parvenu et chaque jour nous avons à parfaire l’œuvre collective, la société parfaite est nécessairement dynamique et non statique. Le fait qu’elle œuvre à son perfectionnement participe de cette Perfection. Elle est ce qu’elle cherche à être dès qu’elle s’engage dans cette quête. C’est un paradoxe dans le monde matériel mais pas dans le monde spirituel.
Jésus appelle à être conscient de ce dont nous avons hérité des autres et de ce que nous laisserons aux suivants. Le sens de la vie se trouve dans cette transmission.
Sur un autre plan, spirituel, Jésus enseigne le véritable chemin : il ne s’agit pas d’obéir et d’être soumis, il s’agit de continuer l’œuvre de Dieu qui a semé et d’amasser en Esprit. Cela est en adéquation, en cohérence avec l’idée générale que le Royaume de Dieu est le Domaine de l’Esprit et uniquement cela. Point de paradis ou récompense post mortem. C’est ici-bas que nous construisons ce qui nous survivra en vie éternelle. Nous avons à moissonner ce que Dieu a semé et Christ cultivé.
Que veut dire « moissonner » ? Dieu sème : c’est l’Amour dont nous sommes capables. La Lumière constamment allumée. Jésus cultive, c’est apprendre à voir et écouter la Lumière, apprendre à vivre en Esprit. « Moissonner » ne serait-il pas alors d’organiser le monde selon cette Lumière, faire quelque chose des grains de l’épi que Jésus a fait grandir. « Moissonner » c’est aussi préparer la prochaine semence et transmettre ainsi l’œuvre de Dieu. »Moissonner », c’est être un disciple du Christ et révéler les Esprits pour les libérer du monde matériel, en commençant par le sien.
Le passage termine par une note d’espérance : les Hommes se sont intéressés à Jésus pour son côté devin et ils ont mis leur confiance en Lui pour sa véritable nature, Sa Parole les a transformé. Du vil plomb, l’or peut jaillir…
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